En collaboration avec Gabriel Bardinet, senior manager Capital humain, responsable de l’Observatoire de la Rétribution.
Cette année, les pratiques des entreprises en matière de rémunérations restent prudentes. C’est l’un des enseignements de notre dernière étude sur le sujet, menée auprès de 350 entreprises et plus de 750 000 salariés. Ces résultats, mis en perspective avec le contexte et les évolutions réglementaires, sont cohérents avec l’impératif de compétitivité rencontré par les entreprises.
Sans grande surprise, nous observons une période de stabilité des augmentations salariales, avec une augmentation moyenne de 2,6 % versée en 2014, et les prévisions pour 2015 restent basses. En effet, les budgets prévisionnels d’augmentation médians varient entre 1,9 % et 2,3 % selon le niveau de responsabilité.
Ces niveaux, qui s’expliquent notamment par le contexte de faible inflation, n’avaient pas été vus depuis l’éclatement de la bulle Internet et la mise en place des 35 heures, au début des années 2000.
Quelques différences de pratiques sont observées
La comparaison des pratiques d’augmentation par secteur révèle peu de différences, à l’exception de l’énergie et de l’assurance qui se positionnent au-dessus des autres (3 %).
Comme l’année dernière, l’enveloppe consacrée aux augmentations salariales est plus élevée dans les entreprises réalisant moins de 100 millions de chiffre d’affaires que dans les grands groupes. Un décalage qui peut s’expliquer par une volonté des petites entreprises de réduire les écarts de rémunération avec les plus grandes.
Les parts variables individuelles sont en légère progression
Pour les entreprises, le bonus est un autre moyen de récompenser l’investissement des collaborateurs : cette année, près de six cadres sur 10 en ont bénéficié. Le montant de la part variable individuelle est en légère progression (2%), par rapport à 2013. Pour les cadres, c’est un aspect de leur rémunération non négligeable, puisque selon les niveaux de responsabilité, le bonus représente 6 à 20 % du package de rémunération.
Le point sur les écarts de salaires hommes-femmes
L’analyse des chiffres bruts, comparant le salaire moyen des femmes et des hommes, révèle des différences d’environ 20 %. Ce chiffre s’explique en grande partie par une représentation déséquilibrée sur l’échelle des responsabilités et une proportion plus importante des emplois à temps partiel chez les femmes. En revanche, l’analyse des chiffres en équivalent temps plein et à catégorie professionnelle comparable réduit significativement cet écart.
Sur le plan réglementaire, la loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a réaffirmé l’interdiction de toute différenciation de salaire fondée sur le sexe au travers de nouvelles mesures. Ainsi, les entreprises condamnées pour discrimination ou qui refusent de mettre en œuvre leurs obligations en matière d’égalité professionnelle seront interdites d’accès à la commande publique. Une disposition qui s’appliquera aux contrats conclus à compter du 1er décembre 2014.
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